Cette page vous permettra de mieux comprendre différents aspects du quotidien des familles ayant un enfant HPI avec TSA. Elle vous permettront de découvrir par exemple, par quelles étapes les parents sont passés pour arriver au diagnostic, ou encore de lire les différents moments qui font la vie à la maison ou à l'école avec un enfant HPI&TSA. Les témoignages, toujours écrits avec délicatesse et dans le respect de l'autre, apportent un éclairage réel, vrai, souvent très touchant.
Nous vous demandons aussi de les lire avec respect et sans jugement.
Si vous souhaitez apporter votre témoignage, il suffit d'écrire à l'un des contacts de l'association pour le proposer.
Pour atteindre une texte de témoignage, faites défiler vers le bas.
Je suis la maman de deux garçons âgés de 8 et 10 ans ... et je suis éducatrice spécialisée.
Suite à un déménagement , mon grand a dû laisser ses copains et intégrer une nouvelle école ... jusque là, il n'avait eu aucune difficulté : enfant facile, plutôt introverti et excellent élève.
On m'avait alertée sur ses capacités intellectuelles mais comme il évoluait bien, nous avions décidé de ne rien en faire.
L'an dernier en CM1, il a été harcelé mais il ne nous a rien dit.
C'est aux vacances d'avril qu'une petite fille est venue nous parler des pleurs de notre fils à l'école.
Il a fini par nous dire ce qui se passait : coups, humiliations, mise à l'écart, aucun copains, insultes, etc.
Nous avons alerté l'école et la mairie.
Puis nous avons voulu comprendre ... j'ai pris Rdv chez une psychologue pour un WISC ( peut être que cela était dû à une précocité).
La psychologue m'a reçue afin de me dire que mon fils ne comprenait pas les codes sociaux... j'ai compris de suite, mon mari non.
J'étais sidérée, lui a fait quatre fois le tour du rond point avant de s'arrêter sur le bas côté.
Nous étions entrés en autistant.
Après le choc, les pleurs, les remarques de professionnels sur le fait que je n'avais rien vu en tant que maman et professionnelle, les remarques des proches disant que j'allais le rendre malade, qu'il n'avait rien, " il est normal", " Il ne ressemble pas à un handicapé" ( désolée pour la violence de ces propos).
J'ai décidé que j'allais me battre pour et avec mon fils et accompagner son petit frère.
Je dis "Je" car toutes ces remarques et réflexions se sont adressées à moi, " la mère".
Mes connaissances m'ont aidée dans ce que j'avais à faire. Aussi je suis partie à la recherche d'une psychologue, d'une orthophoniste et d'une psychométricienne en cabinet, s'y connaissant en autisme Asperger et acceptant de faire un bilan.
J'ai fini par trouver et j'ai ensuite constitué le dossier CRA avec tous les bilans.Nous avons été convoqués pour les bilans supplémentaires et avons reçu le diagnostic.
Le WISC a révélé que mon loulou était hétérogène car il est très chuté en compétence sociale (forcément) mais a d'excellents résultats par ailleurs... Ceci dit, on ne peut pas dire qu'il est HP même si cela est possible ( pas facile de s'y retrouver pour des parents).
Mon fils est autiste atypique avec des facilités lui permettant de s'adapter. Il y a aussi un possible TDAH que nous n'avons pas investigué pour le moment( chaque chose en son temps).
Il a une PC -prise en charge- ( orthophoniste, psychomotricité et habilités sociales). Nous rencontrons également une Pédopsychiatre qui nous supervise.
J'ai souhaité partager mon expérience car même si chaque enfant est différent, nous tous, parents d'enfants particuliers, avons à faire face à des choses parfois différentes mais également similaires alors si je peux aider je le ferai avec plaisir.
Aujourd’hui, je regarde mon enfant avec les mêmes yeux mais différemment, j'ai parfois des moments de solitude intense face à ses comportements mais aussi des fous rires et qu'est ce que je l'aime !!
Nous construisons ensemble son avenir : un Pas Apres l'Autre.
Notre fils aîné a 11 ans et demi. L'an dernier, en mai 2016, nous avons appris qu'il était un enfant à haut potentiel intellectuel (HPI), puis, le mois suivant, qu'il avait aussi le syndrome d'Asperger (SA).
Dès tout petit, sans vraiment penser à une différence, nous avions suivi des "sessions d'éducation parentale" pour "avoir les clefs nous permettant de le comprendre et de l'accompagner...". Inutile de dire que nous n'avons pas eu les clefs tout de suite...
Les souvenirs de la toute petite enfance sont assez vagues, parce que nous n'avions pas cherché à 'voir" des signes particuliers.
C'était un enfant très vif, toujours en mouvement, pas franchement à l'écoute, distrait, petit dormeur (avec quelques réveils la nuit), hypersensible, se mettant parfois en danger, avec quelques petites difficultés pour enfiler ses gants ou jouer au ballon et surtout, ce qui nous avait marqué, qui ne semblait pas comprendre quand on le sermonnait suite à une bêtise. Bref, pour nous, un enfant qui demandait de l'attention, un peu fatiguant, mais un enfant tout à fait "classique", toujours souriant et heureux, très gentil.
Les années de maternelle, sur le plan scolaire se sont bien passées. Pas de signes particuliers, sauf une hypersensibilité notée par la maîtresse de PS, un petit besoin en orthophonie en MS et un manque d'attention signalé par le maître de GS. A la maison, de plus en plus énergique, de plus en plus en mouvement, de plus en plus dans l'inattention. Pas mal de petites anecdotes à ce sujet ;-).
En CP, Petites difficultés sociales, pas franchement de copains, il papillonne. Il ne connait pas les prénoms des enfants de sa classe.... Mais, lorsque la maîtresse, très stricte, a prévenu dès la première période, que "ça n'allait pas du tout, qu'il vivait sa vie, n'écoutait pas, était très lent" et qu'elle l''avait mis seul à une table dans un coin, nous nous sommes dits qu'il fallait qu'on cherche à l'aider à se concentrer... Recherches sur Internet... On "tombe" sur les signes du TDAH.... Ca ressemble fort à notre loustic, vraiment fort... Appel à une association nationale qui confirme nos dires et nous donne des coordonnées d'un spécialiste.
En 2011, à 6 ans et quelques mois, rencontre donc avec ce pédopsychiatre renommé dans le TDAH : Test WISC-4, non homogène, mais ICV et IRP autour de 120... IMV et IVT dans la moyenne ou un peu plus bas.
Donc, non HPI (entendez : "ne compense pas").
Les autres tests effectués dans le même cabinet indiquent, selon ce pédopsychiatre, qu'il n'y a pas de TDAH....
- "Oui, mais, vous savez, vraiment, il a tous les signes à la maison, très fort... Et d'autres signes bizarres, il a beaucoup de mal à s'exprimer, bute sur les mots, a très peu d'amis, n'en parle jamais et en change régulièrement, a du mal avec certaines transitions et a des crises "dépressives" ...
- Faites-lui faire de l'orthophonie (pour ses difficultés d'élocution et la mémoire de travail un peu faible), de la thérapie de groupe et une psychothérapie."...
Nous commençons donc par l'orthophonie...
CE1 à peu près ok, manque de concentration mais bon résultats. A la maison, décompensation à fond. D'autre part, malgré une bonne volonté de sa part, les devoirs, pourtant peu nombreux, deviennent franchement compliqués, il faut tout reprendre à chaque fois, tout revoir, tout réexpliquer, reprendre les consignes, les mots nouveaux, les expressions. Et rester à côté, tout le temps, pour qu'il reste plus ou moins concentré. Chose étrange, une fois les notions intégrées, revues avec nous, tout "roule", très bien même, mais il ne peut rien faire tout seul. De plus, il fait, dans sa tête une scission entre l'école et la maison, et ne comprend pas pourquoi il faut travailler à la maison.
Au bout de 6 mois d'orthophonie, l'orthophoniste très gentille, nous dit, que non, il faut retourner voir un médecin, un autre, spécialiste du TDAH.
Ce médecin nous parle effectivement de TDAH et de Ritaline. Nous préférons attendre un peu pour la Ritaline.
Prescription d'une ordonnance pour un bilan psychomotricité : dysgraphie. Nous ne pouvons pas entamer le suivi car déménagement prévu.
Puis 2 ans ailleurs, deux ans compliqués, crises importantes qui font oublier le "problème dysgraphie". Rencontre avec des pros pas pros du tout et enfin, une psy très bien, qui pense aussi a un TDAH compensé, mais qui ne fait pas les tests car elle sait que nous devons repartir. Elle nous conseille de faire faire un suivi global sur notre nouvelle destination.
Septembre 2015, début de CM2 : Nouvelle destination. On se donne une année pour trouver.
Nous comprenons maintenant les difficultés de notre fils. Nous comprenons que son HPI lui a permis, dans ses premières années, de compenser ses difficultés, au prix de grands efforts de sa part et d'une fatigue extrême. Sa lucidité (même latente) sur son trouble, sa différence qu'il ne saisissait pas complètement mais qu'il percevait et cela très tôt, ont impliqué des crises de mal-être importantes...
Aujourd'hui, il faut qu'il apprenne à se connaître, à se saisir de ses points forts et à travailler ses points faibles pour écrire son chemin.
Nous faisons tout pour le soutenir et l'accompagner du mieux que nous pouvons.
Parents, juste un message : Ne lâchez jamais, vous seuls êtes les premiers "connaisseurs" de vos enfants.
Un enfant à HPI avec TSA est parfois capable de compenser son trouble dans les endroits où il n'est pas en franche confiance. L'école par exemple. C'est ce qu'à fait notre fils durant toute sa scolarité d'école élémentaire.
Tous les enseignants nous ont dit : "Tout-va-bien-!". Un peu de bavardage saupoudré d'un peu inattention, un brin d'hypersensibilité mais résultats excellents, donc ne vous faites pas de soucis...
Ben si, on s'en fait des soucis, parce qu'à la maison, c'est pas ça du tout ! On ne comprend pas.
Très sociable, il va vers les autres...et papillonne dès qu'il se rend compte que les autres ne le comprennent pas ou que lui ne les comprend pas : "Ils sont bizarres." Mais cela ne se voit pas.
En classe, il comprend, n'a pas de problème de comportement majeur, donc, tout-va-bien.
En fait, notre enfant "compense" à l'école, c'est à dire qu'il fait de son mieux pour être un élève modèle, pour que personne ne perçoive sa différence, mais au prix d'un hypercontrôle extrême, d'un épuisement émotionnel et physique ultra-important, qui font qu'il relâche tout à la maison et que le TSA explose litteralement, là, chez nous, là où il sait qu'il peut -être lui-même.